Ce matin, comme souvent, je suis à la bourre! Mon réveil a beau sonné rien n'y fait, je n'ouvre pas les yeux, je ne tend même pas la main pour stopper cette sonnerie infernale. Bien du contraire, je pose mon oreiller sur ma tête, le collant le plus fort possible pour faire atténuer ce bruit horrible. J'ai mal au crâne et je crois que même une aspirine ne serait pas assez forte pour me le faire passer, il me faudrait le tube complet. Hier, a encore été une soirée arrosée. Le dernier mannequin en lice, la nouvelle brindille, comme l'appelle la presse people a partagé ma soirée, mon lit et ma beuverie! Alors ce matin, très tôt lorsqu'elle s'est réveillée et éclipsée, j'étais soulagée. Belle mais idiote, tout à fait le genre que je déteste! Mais alors que mon réveil s'est enfin tut, voilà que la porte de ma chambre d'hôtel s'ouvre. Non pas lui!!! Non pas lui!!! Et si, ça ne va pas raté, mon père vient me tenir à l'ordre. Il est mon paternel mais surtout mon patron donc bien sur, il vient me tirer du pieu pour préserver ses intérêts. Enfin soit, il vient me tirer du lit et c'est hurlant dessus que je me lève, m'entourant d'un drap de lit direction la salle de bain.
Après une longue et bonne douche salvatrice, j'enfile un jeans et une chemise grise par dessus... Je sors de la salle de bain, met mon manteau en cuir noir et hops, direction les quais Swan. Un endroit que je déteste pour une séance photos. Non mais imaginez que je ne connais à l'avance, ni la lumière ni les idiots qui vont venir s'agglutiner autour de nous. Non parce que imaginez bien que en plus, ils m'ont collé un styliste que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam, une maquilleuse venue de nulle part et un modèle magnifique mais qui ne connait nullement le mot modestie. Je vous promets que je déteste mon taf quelque fois!
Je suis là, je suis bien entendu arrivé après tous les techniciens et le styliste. Alors je peux vous dire une chose, j'avais raison d'avoir peur, c'est une réelle piplette. Il parle toujours et pour ne rien dire. Il me raconte sa vie complète, son envie d'être le meilleur et de me plaire! Alors là, j'ai envie de dire que c'est pas gagné d'avance. Non mais il me pompe l'air. Content de voir arriver Eve! Jolie, voire sublime, mais lorsque je l'entends parler c'est la catastrophe. Le seul mot qui sort de sa bouche c'est "Je". Oui, son deuxième prénom n'est pas modestie, je le savais déjà mais pas à ce point là.
Je suis en train de tout mettre au point quand la maquilleuse débarque et sans crier gare vient se présenter. Londonienne, je mentirais si je vous disais que ce n'était pas le seul mot qui a attiré mon attention. Pourquoi? Parce que je n'en aie rien à faire. Non mais franchement tant qu'elle maquille Eve, qu'elle arrive à lui enlever ses cernes et son air hautain par un maquillage radieux et je serai peut être sympathique avec elle. Donc, je ne dis rien, je ne me présente pas à mon tour... Je continue ce que je faisais, mon travail! De toute façon ce qui me sert de styliste à pris les choses en mains!
Alors comme si mon calvaire n'était pas assez fort, Miss London vient me noyer sous des phrases complètement inopportunes pour une photographe professionnelle. Non parce que franchement, elle est censée savoir ce qu'elle doit faire alors, je suis poli, je fais semblant de l'écouter mais mon regard ne peut s'empêcher de mater son décolleté. Parce que je dois quand même dire la vérité, la demoiselle est appétissante, je la croquerais bien toute crue, toute nue, ... Mais là, je dois être professionnel, donc après un long et sonore soupir, je lui dis: "Ecoute ma beauté, je ne vais quand même pas faire ton travail à ta place! Efface lui ses cernes et je serai déjà bien content." Je lève alors le regard vers le modèle qui semble avoir fait la nouba toute la nuit! Puis je retourne à mon objectif et je crie, juste cinq minute après: "On peut commencer ou je dois me commander un café?"